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Résistance. Refondation, Rencontres avec les Combattants de la Mémoire organisées le 10 novembre 2000 par la Mairie du 13e arrondissement de Paris, la Fondation Charles de Gaulle, et l'association "Mémoire et Espoirs de la Résistance"


Henri WUILLEUMIER (dir.)
Paris, Edition MER, 2001

Nous avons non seulement le droit aux plaisirs, nous en avons aussi le devoir. C'est ce que proclame le plus récent phénomène de librairie. Même si son auteur - analphabétisme historique ou incohérence - proclame sa sympathie pour le pétainisme oubliant l'ordre moral que le régime de Vichy entendait établir en s'inspirant de Charles Maurras, ce vieillard qui selon le mot de Joseph Caillaux voulait étendre à la France sa propre surdité.

Les troisièmes rencontres de la mémoire qui se sont tenues le 10 novembre dernier et dont le compte rendu vient de paraître, illustrent avec bonheur que nombreux sont ceux pour qui le corpus de valeurs morales que la Résistance a su insuffler conserve son prix. Sur le thème "Résistance et Refondation" (refondation parce que l'effondrement de mai-juin 1940 a provoqué le sursaut exceptionnel d'une génération patriote moins dépendante des affrontements traditionnels), des témoins sont venus dire ce qu'ils avaient vécu, et au nom de quelles valeurs morales ils s'étaient engagés.

Des témoins comme Jean MATTHYSSENS ("La manifestation des lycéens et étudiants le 11 novembre 1940"), André TOLLET ("La classe ouvrière dans la Résistance"), Cristina BOÏCO ("Les étrangers dans la Résistance") sont venus dire comment et pourquoi des hommes et des femmes d'origine diverses ont risqué leur vie pour leurs idées. Les vers de Victor Hugo "Heureux ceux qui sont morts pour la patrie. Ils ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie" parlaient d'eux mêmes.

Des "hommes de Dieu", Mgr MOLETTE, le pasteur Jacques MAURY, sont venus dire ce qu'a été la Résistance de l'Esprit, résistance à la nazification d'abord mais aussi les actions individuelles de chrétiens qui ont su, beaucoup plus rapidement, prendre des risques. Les interventions dans le cadre d'une matinée animée par Henri WUILLEUMIER permirent de mieux préciser les différents courants idéologiques qui motivèrent l'action contre aussi bien l'Occupation que le nazisme.

La table ronde " Peut-on associer l'Histoire, la Mémoire et la Légende " permis de souligner la place singulière que la Résistance tient dans les mentalités de notre temps. L'exemple développé par Serge BARCELLINI, cerne bien le problème à partir du cas VERCINGETORIX. L'Histoire c'est la recherche scientifique par les historiens sur les celtes, la Mémoire c'est à l'époque de Napoléon III la volonté de se servir de Vercingétorix en qualité de fondateur de la Nation, la Légende c'est le manuel de LAVISSE, qui transforme les Gaulois en ancêtres de tous les Français.

L'utilisation de la légende n'est pas forcément une mauvaise chose, les peuples ont besoin de rêver et de se voir offrir de grands desseins, une nation a besoin de se voir construire, à partir de mythes, même si celui d'une France unanimement résistante (à l'exception de quelques brebis galeuses) est sérieusement malmenée par les historiens.

A signaler la parution aux Editions de l'Atelier de Paroles de Déportés avec une préface de Jorge SEMPRUN. A partir d'une cinquantaine de poèmes de déportés écrits sur le vif - pour survivre - cet ouvrage illustre le fait que même placés dans des situations désespérées, des hommes et des femmes ont revendiqué leur dignité d'être humain.

Michel Ambault
administrateur de l’association " Mémoire et Espoirs de la Résistance"

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