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Jean PALAUD


(1919-1996)
Coll. Fondation de la Résistance
Coll. Fondation de la Résistance

Né le 14 janvier 1919 à Périgueux (Dordogne), Jean Palaud est incorporé au 73e régiment d'infanterie en septembre 1938(1). C'est au sein de cette unité qu'il combat durant la campagne de France avant d'être fait prisonnier en juin 1940. N'acceptant pas le sort fait à la France, le 25 octobre 1940, il s'évade du Frontstalag 150 installé à Saint-Florentin (Yonne). Il franchit la ligne de démarcation pour rejoindre Bergerac situé désormais en zone Sud où il est affecté au 26e régiment d'infanterie. C'est dans ce régiment de l'armée d'armistice, qu'il noue ses premiers liens avec la Résistance.

En novembre 1942, après la dissolution de l'armée d'armistice, il est démobilisé et assure des liaisons pour l'Organisation de Résistance de l'Armée. En 1943, il participe à la recherche de terrains de parachutages en Dordogne et Haute-Vienne en vue de leur homologation à Londres et prend part à des actions de sabotages. Dès l'arrivée du délégué militaire régional, il se met à son entière disposition et participe sous ses ordres à la réception d'armes parachutées ainsi qu'à l'instruction du maniement des armes et des explosifs dans le cadre du plan Tortue.

Le 7 décembre 1943, au retour d'une mission à Paris, Jean Palaud est arrêté par la Gestapo de Limoges. Interrogé brutalement il ne parle pas. Le 11 janvier 1944, il quitte Limoges pour être interné au camp de Compiègne-Royallieu d'où il déporté le 22 janvier 1944 vers le camp de Buchenwald. Devenu le déporté 42 627,  il est transféré, le 16 février 1944, au camp de concentration de Dora(2). Le 5 avril 1945, cernés par l'avance des Alliés qui convergent vers le centre du Reich, les SS décident l'évacuation de Dora vers Belgen-Belsen où les survivants sont libérés par l'armée britanniques le 15 avril 1945. En raison de son état de santé il n'est rapatrié à Périgueux que le 7 mai 1945. Il se rétablit peu à peu et poursuit une carrière militaire. Lors d'une mission, il est victime d'un grave accident de voiture dont il sortira paraplégique. En 1947, il est réformé définitivement de l'armée avec le grade de capitaine. Rendu à la vie civile, il n'est plus en mesure d'exercer un métier en raison de son handicap physique. Il s'engage alors dans la vie associative en lien avec le monde combattant. Il devient vice-président de la Fédération des plus grands invalides de guerre (1964-1996), membre du conseil d'administration de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (1979-1995), vice-président du conseil d'administration du foyer des Invalides (1965-1996) et président du bleuet de France (1966-1990). Marié depuis 1942 à Georgette Maligne, elle sera pour lui un appui fidèle à son retour de déportation et d'un grand dévouement pendant les cinquante années qui ont suivi.

Commandeur de la Légion d'honneur(3), ses états de service dans la Résistance lui ont valu notamment l'obtention de la croix de guerre 1939-1945 avec citation à l'ordre de l'armée, de la médaille des évadés, de la croix du combattant volontaire de la Résistance.

Frantz Malassis

(1) Cette biographie doit beaucoup aux archives et témoignages remis à la Fondation par Georgette Palaud en 2004.

(2) Livre mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945, Paris, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, éditions Tirésias, 2004, tome II, p. 72.

(3) Décret du 24 avril 1995