Rechercher dans le site :
Actualit�sLettre d'informationContactPlan du siteSummaryMarquer cette page

J'écris ton nom, Liberté, préface de Germaine Tillion, postface de Charles-Louis Foulon


Raymonde Tillon
Paris, Edition du Félin, collection , 2002, 216 pages

Germaine Tillion raconte dans sa préface comment, lasse d'être prise pour la femme de Charles Tillon, elle invita celui-ci, et son authentique épouse, dans sa maison de Bretagne, et, faisant fi du " i " différentiel, proclama leur cousinage... Point de bonne humeur et de fraternité apporté à un récit qui a plus souvent la tonalité de la tragédie. La petite Raymonde a perdu très tôt ses parents, elle a connu la pauvreté et le désarroi. Au parti communiste, elle retrouve une famille. Elle épouse le dirigeant Châles Nédélec, qui mourra épuisé par le combat clandestin en 1944. Raymonde elle-même est entrée sans attendre en Résistance. Dénoncée, elle est condamnée à vingt ans de travaux forcés par une " section spéciale " de Vichy, et puis elle est déportée à Ravensbruck. C'est notamment pour défendre la mémoire de celles qui n'en sont pas revenues - elle a réussi à s'évader d'un convoi en avril 45, le récit est épique - qu'elle a écrit son témoignage. Mais aussi le grand apport de cet ouvrage est de mettre en évidence la compatibilité vécue de la foi communiste, de l'engagement patriotique, et de valeurs qu'on peut qualifier aussi bien de républicaines que d'anti-totalitaires. Pour Raymonde, le combat à mener est celui de la liberté et il est indivisible, l'esprit de résistance qu'elle incarne transcende les appartenances politiques.

Cependant, elle est restée une militante, et celle qui devient la femme de Charles Tillon, le " mutin de la mer Noire " devenu chef des FTP puis ministre du général de Gaulle, va connaître avec lui, victime d'un " procès de Moscou à Paris ", un autre drame, celui de l'effondrement de l'idéal communiste. Ainsi, au récit des combats dans un siècle de fer s'ajoute celui de l'amour d'un couple qui n'abdiqua jamais sa volonté de transformer le monde et de changer la vie.

François George
Secrétaire général de l'Association"Liberté-Mémoire"


© Fondation de la Résistance
Tous droits réservés