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Ceux de Manipule. Un réseau de renseignements dans la Résistance en France


Marie DUCOUDRAY
Paris, Edition Tirésias, 2001, 271 pages

" Manipule ", un réseau parmi les 266 homologués après la guerre, dépendait des services secrets de la France libre. Il était divisé en trois sous-réseaux - c'est son histoire, leur histoire que l'auteur, à sa retraite d'enseignante, a voulu écrire.

" Manipule " était un réseau de renseignements militaires et à ce titre son étude ne révèle aucun fait spectaculaire, " la première réaction des résistants rencontrés est d'affirmer que ce qu'ils ont fait est banal... mais c'est en partie pour ces mêmes raisons que j'ai entrepris cette enquête afin de faire sortir de l'ombre des résistants ordinaires ", précise l'auteur. Tenter le récit de la vie et de la mort d'un réseau dans la France occupée - ce ne fut pas chose facile. Un vrai travail de détective a été mené pour renouer les fils de ces trois sous-réseaux implantés dans la France entière, pour retrouver les 441 dossiers individuels sur les 589 agents que comptait " Manipule ". D'autant que " parfois l'oubli de cette période de leur existence a été volontaire, pour certains le souvenir reste trop douloureux. " En effet, le réseau fut - sans doute à cause de bien des imprudences - démantelé et anéanti fin 1943. Il a subi des pertes importantes : 129 arrestations suivies de 79 déportations et de 40 décès.

Débusquer les survivants en passant de l'île de Groix au Vexin, tenter de retrouver les noms et les adresses au delà des pseudonymes suppose un travail de patience ! Difficulté encore aggravée pour comprendre et faire comprendre les connexions des trois sous-réseaux : RR, 57 et MAX.

La deuxième partie de l'ouvrage nous y aide. Il se termine par une analyse sociologique, le mode de recrutement des membres, un essai de typologie des activités résistantes. Certains documents présentent très utilement les originaux des rapports d'activités (trafic ferroviaire, bases sous-marines de Brest, déplacement des troupes allemandes, postes d'écoute, etc.)

Mais, à côté des analyses froides et précises de l'enquête rigoureuse de Marie Ducoudray, il y a place à l'émotion, à la douleur des souvenirs, en somme à l'humanité de ses témoins.

Claire Richet
Membre du réseau " Alibi "

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