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Henri KRASUCKI


(FTP-MOI)
1924-2003
Photographie anthropométrique d'Henri Krasucki prise à son arrestation, en mars 1943.
( © coll. Préfecture de Police de Paris, droits réservés)
Photographie anthropométrique d'Henri Krasucki prise à son arrestation, en mars 1943.
( © coll. Préfecture de Police de Paris, droits réservés)


Décédé en janvier 2003, membre de la section juive de la MOI* (Francs-Tireurs et Partisans) pendant la guerre, déporté à Auschwitz et Buchenwald, Henri Krasucki est né en 1924 en Pologne, à Wolomin, petite ville située près de Varsovie. Le milieu familial, communiste et de langue yiddish, dans lequel il grandit a favorisé un engagement politique précoce.

Son père Isaac Krasucki s'installe à Paris en 1926 fuyant le régime antisémite et anticommuniste du général Pilsudski. Henri et sa mère Léa Borsczewski le rejoignent en 1928. A Paris Isaac Krasucki milite à la CGTU* du textile et devient un des leaders syndicaux des travailleurs immigrés juifs de la confection. Sous l'Occupation il poursuit ses activités militantes comme responsable de la commission intersyndicale juive et se charge en particulier de l'organisation d'actes de sabotage. Arrêté par la police le 20 janvier 1943, il est interné à Drancy puis déporté le 9 février 1943 à Birkenau, gazé le 13 février à son arrivée. La mère d'Henri Krasucki, Léa, participe également pendant la guerre à des activités clandestines comme agent de liaison d'un dirigeant de la MOI*, Kowalski. Arrêtée en mars 1943, elle est déportée. Léa meurt à Paris en 1983.

Avant 1939 Henri suit sa scolarité à l'école primaire de Belleville puis au lycée Voltaire dans le 11° arrondissement, où il se révèle être un très bon élève, travailleur. Il interrompt pourtant sa scolarité dès 1939 pour chercher du travail, ses parents ne pouvant financer la poursuite de ses études.

La signature du pacte germano-soviétique* jette nombre de militants communistes dans la clandestinité bien avant l'Occupation. Responsable des Jeunesses communistes dans le 20° arrondissement, Henri est nommé en 1942, par Adam Rayski, à la direction parisienne des organisations de jeunes de la section juive de la MOI.

Henri Krasucki participe alors à des actions clandestines très diverses, couvrant autant des activités de contre-propagande que des actions armées : distribution de tracts et de journaux appelant à la Résistance, actes divers contre l'occupant, grenadage de dépôts et de wagons allemands, de camions de militaires allemands, fabrication de faux papiers, recrutement, etc. Filé depuis le mois de février 1943 par la Brigade Spéciale de la police française, Henri Krasucki est arrêté le 23 mars en sortant de chez lui, puis emmené dans les locaux de la BS à la Préfecture de police de Paris. Torturé et battu, parfois en présence de sa mère, Henri Krasucki ne parle pas et ne livre personne. Après trois semaines aux mains de la police française, il est interné à Fresnes dans le quartier des condamnés à mort ; interné à Drancy, il est déporté le 22 juin 1943 à Auschwitz puis à Buchenwald.

De retour de déportation, Henri Krasucki passe son CAP d'ajusteur, acquiert la nationalité française en 1947 et devient responsable de la Confédération Générale du Travail, dont il dirige l'organe " La Vie ouvrière " à partir de 1964. En 1982 il succède à Georges Séguy à la tête de la CGT. Une place du 20e arrondissement de Paris porte son nom depuis octobre 2005.

Bibliographie

COURTOIS (Stéphane), RAYSKI (Adam) et PESCHANSKI (Denis), Le sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1989, 470 pages.
JOUTARD (Philippe) et MARCOT (François) (dir.), Les étrangers dans la Résistance en France, exposition du Musée de la Résistance et de la déportation, novembre 1992-septembre 1993 : [actes des] Rencontres universitaires du 6 novembre 1992, Université de Franche-Comté, Besançon (La Citadelle, 25000) : Musée de la Résistance et de la déportation, 1992, 175 p.
Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Editions de l'Atelier, 1997.
PESCHANSKI (Denis), Des étrangers dans la Résistance, Paris, Les Editions de l'Atelier. Musée de la Résistance nationale, 2002, 126 pages.

Sites Internet

Biographie parue dans le journal Libération (cf archives payantes du journal)
http://www.liberation.fr/page.php?Article=83731

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