Autour d'une photographie
Si de nombreux événements militaires et civils de la Seconde Guerre mondiale ont été largement couverts par les photographes professionnels et amateurs, il existe trés peu de clichés authentiques pris durant la période clandestine de la Résistance française.
De par la nature secréte de leur activité et pour des questions évidentes de sécurité, les résistants ne souhaitaient pas s'encombrer de photographies qui auraient pu devenir autant de preuves compromettantes en cas d'arrestation.
Cependant, aussi rares soient-ils ces documents existent.Leurs origines sont trés diverses. Il peut s'agir :
- de photographies représentant l'arrestation ou exécution de résistants récupérées sur des prisonniers allemands ou tirées en double par des photographes à qui ces travaux avaient été confiés ( voir dans cette rubrique l'historique de la célébre photo dite du " fusillé souriant ")
- de clichés pris clandestinement par des photographes professionnels (voir ci-dessous la manifestation de Romans)
- de vues prises par des amateurs souvent résistants eux-mêmes
Le point commun de tous ces clichés aux origines et motivations si variées est leur rareté. D'où leur reprise dans de nombreuses publications, souvent assortie d'informations approximatives sur leur origine ou sur le sens de l'événement décrit...
Inversement au moment de la Libération les photographes professionnels (notamment ceux
des différents services photographiques des armées alliées) vont suivre le sillage des
unités combattantes et les reportages sur la Résistance vont se multiplier. Ils réaliseront,
par ailleurs, de nombreuses photographies de reconstitution pour combler l'absence
de document d'époque (impression et diffusion de la presse clandestine, sabotage de
voie ferrées ...).
Dans cette rubrique, nous tentons d'apporter le maximum de précisions sur ces clichés si précieux en faisant appel aux témoignages de leurs auteurs et des acteurs figurant sur ceux-ci, aux avis d'iconographes, mais aussi à tous les internautes dont les informations pourront complèter nos historiques.

Photographie n°1. Septembre 1944, dans le Morvan (Nièvre). Coll. Hubert Cloix.
Frantz Malassis
Photographie n°1 Septembre 1944, dans le Morvan (Nièvre).À côté des armes individuelles communément parachutées (pistolet-mitrailleur Sten MKII, fusil Lee Enfield n°4), ce groupe de maquisards du maquis Bernard est doté, chose exceptionnelle, d'une arme antichar anglaise (un PIAT ), qui lui offre un atout non négligeable lors de l'attaque de convois allemands. ...

Roger Lefèvre
Frantz MALASSIS
Dans l'article « Questions autour des traces photographiques de la commémoration du 11 novembre 1943 à Bourg-en-Bresse » (cf. La Lettre n°58 de septembre 2009, p. 9), nous avancions plusieurs hypothèses quant à l'origine et à l'usage des deux clichés très dissemblables décrivant cet événement et nous le concluions par un appel aux lecteurs. Appel qui n'est pas resté lettre morte ...

Roger Lefèvre
Frantz MALASSIS
Immédiatement après la défaite de 1940, en zone Occupée, parmi les toutes premières mesures édictées par l'occupant, figure l'interdiction de célébrer le 14 juillet 1940. Les nazis manifestèrent ainsi leur volonté d'anéantir toute référence à la Révolution française en s'attaquant à l'un de ses principaux symboles. Déjà en 1933, Joseph Goebbels écrit ...

Albert ORIOL-MALOIRE et Frantz MALASSIS
Ce célèbre cliché (1) , extrait d'un reportage sur le maquis de Boussoulet, a été réalisé en janvier-février 1944, par un photographe salarié (resté anonyme à ce jour) de l'agence Keystone. Il représente le groupe initial, originaire majoritairement de la Loire, autour de son instructeur l'aspirant Albert Oriol, devant la Maison de l'Assemblée (ancien lieu de culte des protestants) à Boussoulet ...

Frantz MALASSIS
Très souvent reproduite dans de nombreux ouvrages consacrés à la Résistance, la photographie de cette jeune combattante prise à l'occasion de la venue du général de Gaulle à Chartres est devenue un symbole de l'engagement des femmes dans la Résistance (1) .Alors même que la participation des femmes à la lutte armée était très minoritaire, la très large diffusion de ce cliché va contribuer ...