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Décès de M. Jean ROUSSEAU

Actualité Actualité, Ven 5 juillet 2013

La Fondation de la Résistance a le regret d'annoncer la disparition de 

M. Jean ROUSSEAU

Résistant-Déporté.

Président de la Confédération nationale des Combattants Volontaires de la Résistance (1998-2005).

Retrouver la biographie de Jean Rousseau parue dans La Lettre de a Fondation de a Résistance n°47 de décembre 2006 (page 8)

 

Hommage à Jean ROUSSEAU par René Joffrès Membre du collège des Fondateurs de la Fondation de la Résistance, Président du Comité d’Animation et de Suivi de la Fondation de la Résistance

Mouilleron-en-Pareds, « terre chargée d’histoire », t’a vu naître le 28 mai 1922 ; tu aimais à rappeler que cette bourgade abritait la sépulture de Clemenceau – lié d’amitié avec ton Grand Père – et avait vu naître le maréchal de Lattre de Tassigny.

Autrement dit, l’environnement de ton enfance, tout fait de culture républicaine et laïque reçue à l’École publique, t’a dressé tout naturellement contre la doctrine nazie véhiculée par les troupes du IIIe Reich, troupes occupantes, dès 1940, de la zone Nord de la France.

Il était donc tout naturel que, tes études secondaires terminées, en stage à la Caisse des Dépôts et Consignations à Paris en 1942, menacé par le STO et quelques fréquentations tombant sous le coup des lois répressives de Vichy, tu prennes le chemin de la clandestinité.

Te voilà à Moncoutant pour « te faire oublier ».

Le Pasteur RIEBEL, confie le soin de t’héberger – en urgence - à la Cournolière, à la famille ROY puis, plus longuement, au Noirvault ; peu à peu des contacts se nouent et tu échappes de justesse, au démantèlement des résistants de Moncoutant, en avril 1943.

1944, au moment où pointe l’aube radieuse de la Libération, les troupes SS font mouvement vers la Normandie, harcelées par les divers maquis itinérants dont celui des « Chouans » auquel tu appartenais.

Lors du « coup de main » de Lussac le Château, tu es pris, ainsi que tes huit camarades et incarcéré à la « Pierre Levée », à Poitiers.

Le déroulé d’un effroyable cauchemar : d’une éternité faite de coups, d’interrogatoires, de pressions psychologiques n’a qu’un but, faire « craquer » sous la pression et la torture.

Tu n’as pas craqué.

C’est la déportation au camp de Neuengamme où 12 000 français ont été internés et dont en 1945, on ne dénombrait plus que 1 500 survivants.

Tu rappelais souvent que ces Résistants, « mauvaise conscience de ceux qui n’ont rien fait » répondait à l’injonction du général KOENIG : un Résistant n’est jamais démobilisé !

C’est pourquoi, tout au long de ta vie tu as continué le combat.

Militant des Droits de l’Homme tu t’engages dans les mouvements associatifs et socio-culturels dont la Fédération des œuvres laïques de Maine et Loire.

Des premiers membres de l’Union départementale des Combattants Volontaires de la Résistance, tu es un des porteurs du Concours national de la Résistance et de la Déportation et tu assureras pendant 46 ans la présidence de notre Union, en Maine-et-Loire.

Délégué à la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance, tu en deviens, en 1997, le vice-président.

C’est au cours du Conseil Confédéral du 20 septembre 1998, sur proposition du Président JARROT (Compagnon de la Libération) que tu es élu président de la CNCVR à l’unanimité des présents avec 2 voix contre et 2 abstentions.

Tu m’as alors appelé près de toi et avons cheminé ensemble jusqu’en 2005, date à laquelle nous avons confié à la Fondation de la Résistance la charge de défendre les intérêts de nos adhérents et de perpétuer l’esprit et le sacrifice de nos camarades tombés pour la Liberté et le retour en France de la Démocratie.

Aujourd’hui, au nom de la Fondation de la Résistance et des 46 Unions Départementales des Combattants Volontaires de la Résistance (encore fortes à ce jour de 1300 adhérents) liées à la Fondation par conventions, je viens te dire notre émotion au moment où nous devons consentir à continuer notre route sur le chemin de la mémoire, celui de la fraternelle Liberté.

Pour ta famille, reprendre pied dans la réalité demande du temps. C’est un long processus fait d’allers et retours, de rechutes, de moments de tristesse inévitables.

Saches que nous serons près d’eux pour apprivoiser ton « absence ».