Conférence de Laurent Thiery, historien à la Fondation de la Résistance sur Jacques Oudin, étudiant, résistant, déporté – 2 décembre 2025
A l’initiative de l’association « Mémoire de Jacques Oudin, étudiant, résistant, déporté » présidée par Charlotte Marion, la Fondation de la Résistance a accueilli le 2 décembre 2025, une conférence de Laurent Thiery, historien à la Fondation de la Résistance consacré à Jacques Oudin en présence d’uns soixantaine de personnes, des membres de la famille de Jacques Oudin et de Bernard Esambert, vice-président de la Fondation. Jacques Oudin est né le 18 mai 1921 à Paris, dans le 14e arrondissement. Étudiant en pharmacie, célibataire, il est domicilié à Maisse, en Seine-et-Oise, une commune située à 52 km au Sud de Paris. Fils d’un industriel décoré de la Légion d’honneur, il s’engage très vite dans la Résistance. Membre des Volontaires de la Liberté depuis octobre 1940, il fait partie du groupe d’étudiants à l’origine de la formation, en juillet 1941, du mouvement Défense de la France. À partir de mars 1943, il dirige l’ensemble de la diffusion du journal clandestin éponyme et intègre le comité directeur du mouvement. Pour son activité, Jacques Oudin est arrêté le 31 janvier 1944 à Paris, métro Convention grâce aux indications fournies par Emile Marongin, un agent double infiltré dans l’organisation par la Gestapo, et qui sera lui-même déporté au camp de Neuengamme. Transféré à la prison de Blois pour les besoins de l’enquête de police, Jacques Oudin est ensuite envoyé à Fresnes puis au camp de rassemblement de Compiègne dans l’Oise. Au Frontstalag 122, il est enregistré avec le numéro 29832. Le 27 avril 1944, il est déporté dans l’un des rares convois de prisonniers politiques parti de France à rejoindre le camp d’Auschwitz en Pologne. Le « convoi des tatoués » y est immatriculé trois jours plus tard. Jacques Oudin devient alors le matricule 186155 ; numéro qui lui est tatoué sur le bras gauche. Le 12 mai, avec un grand nombre de ses camarades français, il est transféré à Buchenwald où il reste pour la quarantaine avant de rejoindre le 13 juin, le Kommando de Dora dans le Harz. Il garde le matricule reçu à Buchenwald, le 52466. Le 14 juin 1944, il est affecté à Ellrich-Juliushütte où il reste jusqu’à l’évacuation. Le 5 avril 1945, il embarque dans le troisième convoi à quitter le camp avec près de 2 000 hommes et qui aboutira le 16, au camp de Sachsenhausen près de Berlin. Jean Guardo (41313), présent dans le même wagon que Jacques Oudin informera son ...