1945 : libération des camps et découverte de l’univers concentrationnaire ; crime contre l’humanité et génocide

2004-2005

À 18 heures, après la visite du Sénat, les lauréats, les professeurs et de nombreux dirigeants d’associations issues de la Résistance et de la Déportation se sont retrouvés, à la salle Clémenceau du Palais du Luxembourg pour assister à la remise officielle des prix en présence de M. Christian Poncelet, président du Sénat, de M. Gilles de Robien, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de M. Hamlaoui Mékachéra, ministre délégué aux Anciens combattants et Mme Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. La Fondation de la Résistance était représentée par le Dr Pierre Morel, président du Comité d’Action de la Résistance et vice-président de la Fondation de la Résistance et par MM Jacques Vistel et François Archambault, respectivement vice-président et secrétaire général de la Fondation de la Résistance.

Après que M. Christian Poncelet ait souhaité la bienvenue aux élèves et aux professeurs, Mme Joëlle Dusseau, inspectrice générale d’Histoire-Géographie et présidente du jury national a donné des indications très utiles sur l’évolution du concours. Elle a noté une progression très importante du taux de participation passant de 45 243 candidats pour l’édition 2003-2004 à 63 368 en 2004-2005, soit un accroissement d’un peu plus de 40%. Elle a précisé que cette participation, sans précédent dans l’histoire de ce concours, s’explique par le choix du thème qui, correspondant au 60e anniversaire de la libération des camps, a bénéficié d’un soutien médiatique rarement connu.

Mme Marie-José Chombart de Lauwe a remercié et a félicité les élèves et les professeurs s’impliquant dans ce concours et à l’annonce de cette participation exceptionnelle elle a estimé qu’« il est réconfortant de constater que la réflexion sur la déportation et le système concentrationnaire reste, soixante ans après, un facteur de mobilisation des esprits et des coeurs ».

Cependant, elle a manifesté son inquiétude quant à la pérennité de ce concours « depuis que la commission des programmes du ministère de l’Éducation nationale a renvoyé en fin d’année des classes de première l’étude de la Seconde Guerre mondiale, privant du même coup les élèves de ces classes de la possibilité de participer valablement à un concours programmé au mois de mars ».

M. Hamlaoui Mékachéra, a rappelé l’importance du travail de Mémoire et la nécessité de défendre ce concours initié par la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance.

M. Gilles de Robien quant à lui a souligné l’originalité et la portée civique du concours national de la Résistance et de la Déportation qui est « une oeuvre de mémoire, de lucidité, une oeuvre de conscience et de responsabilité pour l’avenir ».

Il a conclu son discours par une telle belle définition d’ une des vertus de l’Histoire à savoir la constitution d’une Mémoire collective, porteuse de valeurs civiques, assurant la cohésion de notre Nation : « rien dans l’Histoire nationale ne doit être caché, ni occulté ; les pages sombres et les pages glorieuses doivent être lues avec la même application. Mais les unes comme les autres, doivent nous donner des raisons d’aimer la France.

Les pages glorieuses parce qu’elles ont fait la grandeur du pays tout entier et peuvent l’unir autour d’une légitime fierté !

Les pages sombres parce qu’il y eut toujours, même dans ces périodes, des résistants, des esprits libres, des patriotes qui ont sauvé l’honneur. Au creux de la nuit, ils ont tracé des lignes héroïques qui resteront à jamais. »

Puis lecture fut faite du palmarès. Les élèves et les professeurs se sont alors succédés à la tribune pour recevoir leur prix aux applaudissements de l’assistance.

À la fin de la cérémonie de remise de prix, Raymond et Lucie Aubrac ont offert le prix spécial de la Fondation de la Résistance à quatre lauréats. Ce prix spécial a été crée en 2001 par Lucie et Raymond Aubrac qui ont versé à la Fondation de la Résistance l’intégralité des dommages et intérêts qu’ils avaient perçus à l’issue d’un procès. Chaque année, grâce aux revenus de cette somme, la Fondation de la Résistance peut récompenser plus particulièrement quelques lauréats nationaux.

Le lendemain, les lauréats ont enchaîné de nombreuses visites pédagogiques dans des hauts lieux parisiens de la Résistance et de la Déportation. Ils ont pu ainsi se recueillir au Mémorial de l’Ile de la Cité et au Mémorial de la Shoah et découvrir les salles consacrées à la Seconde Guerre mondiale du Musée de l’Armée.

Frantz Malassis