Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire

Les Fondations « de la Résistance », « pour la Mémoire de la Déportation » et « Charles de Gaulle » organisent chaque année, après les résultats du Concours National de la Résistance et de la Déportation, un concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire.

A cette fin, mesdames et messieurs les professeurs concernés sont sollicités pour opérer cette sélection et adresser ces documents (une photographie par candidat) avant le 14 juillet de l’année scolaire en cours en ayant soin de faire figurer au dos les noms et coordonnées de leurs auteurs ainsi que la légende de la photographie :

Les Fondations « de la Résistance » et « pour la Mémoire de la Déportation »
Concours de la meilleure photographie de lieux de Mémoire
30 Boulevard des Invalides
75007 PARIS

Les trois meilleures photographies seront diffusées sur notre site et sur les sites de la Fondation Charles de Gaulle et de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

L’après-concours…

Nous tenons à signaler l’action des associations suivantes qui proposent aux lauréats de poursuivre des études et des recherches initiées lors de leur participation au Concours et les encouragent à entreprendre avec elles leur approfondissement :

Association « des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation »
31, Boulevard Saint Germain 75005 PARIS
Tél. : 01 43 25 84 98
Fax : 01 43 29 58 92

Association « Mémoire et Espoirs de la Résistance »
16/18 place Dupleix. 75015 PARIS
Tél. / Fax : 01 45 66 92 32

Concours précédents

Palmarès du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire 2005-2006

Le premier prix a été décerné à Céline BAHR, élève de troisième au collège Paul Bert d’Auxerre (Yonne), pour sa photographie de la stèle d’Egriselles (Yonne) où furent fusillés 43 résistants entre 1942 et 1944. Cette candidate avait accompagné sa photographie d’un texte traduisant l’émotion et les réflexions que lui inspira ce lieu: « Cette photographie a été prise dans la forêt située entre Auxerre et le petit village d’Egriselles de la commune de Venoy. J’ai choisi un plan large afin de noyer le monument dans la nature préservée au milieu de laquelle il se fond. Les couleurs froides dominent sur cette photographie, elles traduisent la morosité, la tristesse, et l’émotion que j’ai ressenties lorsque j’ai pénétré pour la première fois dans ce lieu où 43 résistants ont été fusillés. Ce qui m’a particulièrement surpris c’est l’isolement du champ de tir, en effet il est situé à plusieurs kilomètres d’un village et seul un petit chemin exigu en permet l’accès. L’ennemi a sans doute souhaité que ses honteuses fusillades restent secrètes, pour ne pas provoquer le trouble dans les villages alentours. Ce champ de tir est composé de trois éléments. Une stèle où le nom et l’âge des résistants fusillés sont inscrits. Ainsi j’ai été profondément touchée lorsque j’ai vu l’âge des résistants qui ont été fusillés, en effet ils ont pour la majorité moins de quarante ans et certains n’ont que quelques années de plus que moi. Il me semble immensément courageux et héroïque d’entrer dans la résistance en connaissant les risques de cet engagement et de sacrifier sa vie qui vient a peine de commencer pour des causes nobles telles que l’engagement patriotique, de défense des libertés et de la démocratie. Un muret de briques sur lequel est apposée une plaque qui dédie ce mémorial aux résistants fusillés ici entre 1940 et 1944 sur trois grands arbres. Seulement un de ces arbres a été conservé et je m’imagine cette horrible scène : ce jeune résistant regarde ces arbres, ces fleurs avec l’émerveillement de la première fois, il respire pour la dernière fois, et pense à sa famille, à ses amis puis il s’avance dignement et courageusement vers cet arbre, vers cette mort toute proche… L’écorce de cet arbre est encore aujourd’hui criblée d’éclats de balles, de ces balles qui ont anéanti la vie de centaines de résistants, cet arbre est le témoin, le témoin de cette funeste période ...

Palmarès du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire 2004-2005

Le premier prix a été décerné à Claire RENAUD, élève de première scientifique du lycée Alfred Mézières de Longwy (Meurthe-et-Moselle), pour sa photographie, prise au Mémorial de la Shoah à Paris, intitulée « Le mur du souvenir ». Cette candidate l’avait accompagné des réflexions que lui inspira ce lieu : «Une infinité de noms, de plus en plus petits, mais toujours là, toujours visibles et gravés dans la pierre, car jamais personne ne pourra les faire disparaître de quelques manières que ce soit, et trois bougies, symbole du souvenir qui ne doit pas s’éteindre. » Le deuxième prix a été attribué à Julie BIZOUERNE, élève de troisième au collège Alphonse Daudet à Draveil (Essonne), pour son cliché « Un toit pour l’éternité » représentant une tombe du cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados). Voici le texte traduisant son émotion : « Il y a 60 ans, la Seconde Guerre mondiale, sans doute la plus meurtrière, s’achevait après des combats ô combien sanglants. Nous ne devons jamais oublier que des millions de soldats Alliés sont morts au cours de ces batailles et lors du débarquement en France. Nous ne devons jamais oublier aussi que des millions de victimes ont été exterminées dans les camps de concentration et d’extermination créés par la barbarie nazie : les juifs, les slaves, les tziganes… et que des millions de civils sont morts pour avoir voulu résister à l’occupation allemande. Grâce à eux tous, la France est désormais un pays libre qui se bat contre le racisme et l’antisémitisme afin que, partout dans le monde, de tels crimes ne se reproduisent pas. C’est pourquoi les anciens déportés et les anciens résistants nous racontent leur histoire, l’histoire de notre pays pour qu’à notre tour nous témoignions. Cette page noire de notre histoire ne doit pas sombrer dans l’oubli. Cette photo a été prise au cimetière américain de Colleville-sur-Mer lors d’une sortie pédagogique avec notre classe. Lorsque j’ai pénétré dans ce lieu de recueillement, je me suis réellement rendu compte des conséquences dramatiques de la guerre : des morts par milliers. Ici reposent les corps de 9 387 soldats venus des Etats-Unis pour participer au débarquement de Normandie, le 6 juin 1944. Ils sont morts pour notre liberté. Ces 9 387 croix blanches et étoiles de David se dressent à perte de vue sur des pelouses vertes parfaitement entretenues, surplombant la plage d’Omaha la sanglante où tant de GI ont perdu la vie, des GI ...

Palmarès du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire 2001-2002

Deborah CHRISTIANI, élève de troisième au collège Jean Moulin de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) qui a pris cette photographie lors d’une visite du camp de concentration du Struthof. Cette candidate l’avait accompagnée d’une phrase de Sophie Scholl, résistante allemande de La rose blanche : » Qu’importe ma mort si, grâce à nous, des milliers d’hommes ont les yeux ouverts « . Marc SERGY, élève de terminale économique et sociale du lycée Guillaume Fichet à Bonneville (Haute Savoie). Pour un cliché dénommé : » Griffe de métal, porte de l’enfer  » pris au camp de Dachau. Ce candidat a accompagné son travail de réflexions personnelles : « J’ai tenté de prendre ces photographies avec un maximum d’objectivité tout en faisant transparaître pour chacune une représentation symbolique. Je pense que mes cadrages auraient pu être meilleurs mais la visite du camp se déroula sous la pluie, je possédais un appareil jetable très bas de gamme, de qualité médiocre et l’émotion avant tendance à supplanter la recherche d’un certain esthétisme. »  » Cette porte photographiée incarnait pour le déporté sa première vision du camp. Elle était le point de départ de l’enfer pour des milliers d’hommes, elle donnait l’accès à l’effroyable machine à exterminer. Malgré son architecture assez stylisée et les années écoulées, elle ne cesse de porter en elle l’abomination ; c’est une plaie qui ne se refermera jamais d’où jaillit l’horreur. Son inscription forgée : Arbeit Macht Frei (le travail rend libre) est un supplice à lire ; c’est l’incarnation du mal à son état pur. Oser mettre une telle phrase alors que ses auteurs savaient pertinemment qu’il n’y avait pour les déporté pas d’autres issues que la mort. On a atteint là le paroxysme du sadisme. Cette porte la quasi totalité des gens qui ont visité le camp l’ont prise en photographie. Il m’est arrivé de la voir sous de nombreux angles et même une en hiver avec la neige. Je ne voulais pas la prendre en toute banalité, je voulais en faire ressortir l’émotion, l’atmosphère de ce lieu. Pour la photographier, j’ai attendu que tout le monde soit parti, que le porche soit vide. J’ai focalisé mon attention au reflet de cette porte et de cette inscription hypocrite qui se fondaient sur la flaque d’eau. Elle y est le parfait miroir, quand on regarde il n’y a que du flou et de la grisaille, elle montre que derrière cette porte il n’y avait pas d’avenir. » Vania ...