
Palmarès du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire 2005-2006
Le premier prix a été décerné à Céline BAHR, élève de troisième au collège Paul Bert d’Auxerre (Yonne), pour sa photographie de la stèle d’Egriselles (Yonne) où furent fusillés 43 résistants entre 1942 et 1944. Cette candidate avait accompagné sa photographie d’un texte traduisant l’émotion et les réflexions que lui inspira ce lieu: « Cette photographie a été prise dans la forêt située entre Auxerre et le petit village d’Egriselles de la commune de Venoy. J’ai choisi un plan large afin de noyer le monument dans la nature préservée au milieu de laquelle il se fond. Les couleurs froides dominent sur cette photographie, elles traduisent la morosité, la tristesse, et l’émotion que j’ai ressenties lorsque j’ai pénétré pour la première fois dans ce lieu où 43 résistants ont été fusillés. Ce qui m’a particulièrement surpris c’est l’isolement du champ de tir, en effet il est situé à plusieurs kilomètres d’un village et seul un petit chemin exigu en permet l’accès. L’ennemi a sans doute souhaité que ses honteuses fusillades restent secrètes, pour ne pas provoquer le trouble dans les villages alentours. Ce champ de tir est composé de trois éléments. Une stèle où le nom et l’âge des résistants fusillés sont inscrits. Ainsi j’ai été profondément touchée lorsque j’ai vu l’âge des résistants qui ont été fusillés, en effet ils ont pour la majorité moins de quarante ans et certains n’ont que quelques années de plus que moi. Il me semble immensément courageux et héroïque d’entrer dans la résistance en connaissant les risques de cet engagement et de sacrifier sa vie qui vient a peine de commencer pour des causes nobles telles que l’engagement patriotique, de défense des libertés et de la démocratie. Un muret de briques sur lequel est apposée une plaque qui dédie ce mémorial aux résistants fusillés ici entre 1940 et 1944 sur trois grands arbres. Seulement un de ces arbres a été conservé et je m’imagine cette horrible scène : ce jeune résistant regarde ces arbres, ces fleurs avec l’émerveillement de la première fois, il respire pour la dernière fois, et pense à sa famille, à ses amis puis il s’avance dignement et courageusement vers cet arbre, vers cette mort toute proche… L’écorce de cet arbre est encore aujourd’hui criblée d’éclats de balles, de ces balles qui ont anéanti la vie de centaines de résistants, cet arbre est le témoin, le témoin de cette funeste période ...