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Jacqueline PERY D'ALINCOURT


(1919-2009)
Délégation générale du Comité français de Libération nationale

Née de la Rochebrochard, le 20 décembre 1919 à Prissé-la-Charrière (Deux-Sèvres), Jacqueline est l’aînée d’une famille nombreuse de vieille noblesse bretonne. Ayant achevé ses études secondaires à Poitiers, durant l’été 1939, elle épouse Joseph d’Alincourt, jeune lieutenant d’artillerie qui, après avoir vaillamment combattu durant la campagne de France, trouve la mort dès le début de sa captivité en Allemagne.

Jeune veuve de guerre, Jacqueline d’Alincourt s’installe à Paris où elle a trouvé un emploi. Indignée par la vue d’un enfant porte l’étoile jaune, elle n’a de cesse de vouloir combattre l’occupant nazi.

Au printemps 1942, par l’intermédiaire de son ami Claire Chevrillon, elle est recrutée par Jean Ayral, chef régional du Bureau des Opérations Aériennes (BOA), proche collaborateur de Jean Moulin. Jacqueline alias Violaine est chargée de coder les messages envoyés au BCRA à Londres. Jean Ayral la présente bientôt à Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, qui l’engage au secrétariat de la Délégation générale du Comité français de Libération nationale.

Devenue l’adjointe de Daniel Cordier, elle assure l’organisation matérielle des agents secrets venus de Londres (logement, couvertures professionnelles, faux-papiers et tickets de rationnement…). Elle doit également trouver des « boîtes aux lettres » pour collecter les courriers clandestins venus de toute la France.

Arrêtée par la Gestapo à Paris le 24 septembre 1943, Jacqueline d’Alincourt, subira de violents interrogatoires pendant cinq jours rue des Saussaies. Elle est ensuite mise au secret durant six mois à la prison de Fresnes. En avril 1944, après un regroupement à Romainville, elle est déportée à Ravensbrück. Elle y retrouve Geneviève de Gaulle, la nièce du chef de la France libre, et se lie d’amitié avec Germaine Tillion, Anise Postel-Vinay (1) et Margarete Buber-Neumann.

Sauvée par la Croix Rouge suédoise, elle quitte Ravensbrück en avril 1945 d’où elle parvient à rapporter le manuscrit de l’opérette Le Verfügbar aux Enfers écrit clandestinement par Germaine Tillion durant sa déportation.

À son retour de déportation, elle épouse Pierre Péry, lui-même résistant, déporté à Buchenwald. Dès lors, elle ne cesse de témoigner sur son engagement dans la Résistance et sur son expérience concentrationnaire, notamment dans les établissements scolaires participant au Concours national de la Résistance et de la Déportation ou bien dans des universités américaines, où elle est régulièrement invitée.

Dernière présidente de l’Amicale des réseaux action de la France combattante, Jacqueline s’est éteinte à Paris le mardi 21 avril 2009 à l’âge de 89 ans.

Commandeur de la Légion d’honneur, Grand-croix de l’ordre national du Mérite, Jacqueline Péry d’Alincourt était également titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et de la Médaille de la Résistance française. Jacqueline Péry d’Alincourt est inhumée dans son village natal où les honneurs militaires lui ont été rendus. Une messe d’hommage réunissant sa famille, ses camarades et ses amis a également été organisée à Paris, en la cathédrale Saint-Louis des Invalides le 11 mai 2009.

Frantz Malassis

(1) Un film sur l’indéfectible de ces quatre résistantes-déportées amitié a été réalisé par l’américaine Maïa Wechsler en 2000 avec comme titre original Sisters in resistance (Sœurs en résistance). Pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture de Témoignages sur la Résistance et la Déportation. Autour de Jacqueline Péry d’Alincourt par François Berriot (Paris, L’Harmattan, 2007).

Lire également son témoignage paru dans l’ouvrage d’Evelyne Morin-Rotureau, Combats de femmes (1939-1945). Françaises et allemandes, les oubliées de la guerre (Paris, éditions Autrement, 2001).