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Hubert CLOIX


Vengeance
Maquis Bernard (Nièvre).

Portrait d'Hubert Cloix pris en 2017. Il tient  entre ses mains une photographie du groupe PIAT. 
Photo Frantz Malassis
Portrait d'Hubert Cloix pris en 2017. Il tient entre ses mains une photographie du groupe PIAT.
Photo Frantz Malassis


Né le 16 mai 1924 à Corbigny (Nièvre) dans une famille modeste, Hubert Cloixest élève au lycée Rollin à Paris (aujourd'hui lycée Jacques Decour) lorsque la guerre estdéclarée.

En juin 1940, comme beaucoup de Parisiens fuyant l'avancée des troupes allemandes, Hubert Cloix se retrouve avec sa famille sur les routes de l'exode qui le mènent jusqu'à Arcachon.

En septembre 1940, il séjourne à Corbigny chez ses grands-parents au domicile desquels des chambres ont été réquisitionnées pour y loger deux Allemands. Le village étant la garnison d'un bataillon allemand, Hubert pénètre nuitamment dans un de leurs dépôts rempli de butin de guerre pour y récupérer des équipements militaires français dans la perspective de reprendre un jour le combat.

En 1943, il entre en classe préparatoire au collège Chaptal à Paris puis intègre HEC au concours de juin 1943. À partir de février 1943, Hubert Cloix est membre de l'Armée Secrète, chargé plus particulièrement des relations avec les jeunes. Il dresse alors des listes de volontaires pour la formation d'unités de combat dans le Massif Central. Mais fin septembre 1943, après l'arrestation de son chef direct Jacques Meunier, chef départemental de l'Armée secrète du Puy-de-Dôme puis de l'Allier, il perd tout contact avec l'organisation.Dès lors, il rejoint les corps francs Vengeance sous les ordres du commandant Fromonot alias Monturat, chef militaire de l'Oise zone sud, tout en intervenant comme secouriste de la Croix Rouge dans les zones bombardées de Paris.

Le 5 juin 1944, la veille du débarquement de Normandie, le commandant Fromonot, lui donne l'ordre de quitter Paris et de regagner le Morvan à bicyclette pour être intégré dans la compagnie André de Vengeance en formation. Cette compagnie fait partie du maquis Bernard créé en 1943 par Louis Aubin alias Bernard. Avant de monter au maquis Bernard, situé sur les communes d'Ouroux et de Montsauche(Nièvre), Hubert Cloix, qui connaît parfaitement le secteur, sert d'agent de liaison au chef de la zone de Corbigny Jules Philizot alias Segretat.

En juillet 1944, après un parachutage d'armes,la compagnie André du maquis Bernard forme en ses rangs un groupe de combattants doté d'un PIAT (arme portative antichar britannique) dont Hubert Cloix devient le chef de pièce(1). Avec ce groupe de combat, il participe notamment à :

- la bataille de Crux-la-ville du 12 au 17 août 1944;

- l'embuscade de Saint-Péreuse, le 4 septembre 1944, durant laquelle est anéanti le convoi évacuant le chef de la Kommandanturde Nantes qui est fait prisonnier à cette occasion(2);

- l'opération du pont du Montal.

La guerre terminée, ses études achevées, commence alors pour Hubert Cloix une longue carrière professionnelle dans l'artisanat et l'industrie : scierie à Corbigny puis à Paris, maison de charbon, entreprise de couverture, plomberie, chauffage et enfin, en 1973, création d'une société de fabrication de matériel agroalimentaire (pastocuiseurs, turbines à glace et pasteurisateurs).

Conseiller municipal puis adjoint au maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) de 1978 à 1995, Hubert Cloix se consacre avec dévouement à son prochain en étant bénévole de nombreuses associations caritatives et en intervenant auprès de la maison de retraite intercommunale à Saint-Maur. Fidèle à ses camarades de Résistance, il assume jusqu'à son décès la présidence de l'Union départementale des combattants volontaires de la Résistance du Val-de-Marne et témoigne de son expérience de maquisard devant les scolaires, notamment dans le cadre de la préparation du Concours national de la Résistance et de la Déportation.

Officier de la Légion d'honneur, ses actions dans la Résistance lui ont également valu d'être titulaire de la Croix du combattant volontaire 1939-1945 et de la Croix du combattant volontaire de la Résistance.

Frantz Malassis

(1)Frantz Malassis « les armes antichars de la Résistance » inLa Lettre de la Fondation de la Résistancen°89, juin 2017 https://www.fondationresistance.org/documents/lettre/LettreResistance089.pdf

(2) Cf. « L'histoire de la photographie du groupe PIAT du maquis Bernard dans le Morvan d'après les souvenirs d'Hubert Cloix » https://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/?p=photo&iIdPhoto=16