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Charles POT


(1923-2007)
Mouvement Libération-Nord

Né le 10 mars 1923 à Saint-Alban-de-Roche (Isère), Charles Pot est issu d'une famille d'ouvriers et d'agriculteurs qui, en 1929, vient s'installer dans la banlieue sud de Paris. Après avoir été élève au lycée Arago, Charles Pot rejoint le Conservatoire national des Arts et Métiers où il est étudiant en chimie jusqu'en 1943.

Militant socialiste, membre des Jeunesses pacifistes et des Faucons rouges, dès la fin 1940, il défie l'occupant nazi en participant aux manifestations étudiantes du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées.

En juin 1941, parrainé par Henri Ribière, avec son père Augustin, il rejoint le mouvement Libération-Nord en qualité d'agent de liaison de la permanence nationale. À ce titre, il enchaîne les missions en province et plus particulièrement dans les départements de la Marne, de l'Aisne, de l'Eure, de l'Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher. Il transporte des documents, des messages codés, des journaux et en profite pour collecter des renseignements sur les gares et les aérodromes Il assure également les liaisons avec le Comité d'action socialiste (CAS).

Requis par le STO, il est envoyé en Allemagne en mars 1943. Cependant, en janvier 1944, un médecin résistant lui établit un faux certificat médical afin qu'il revienne en France au chevet de sa mère, soi-disant mourante. Il disparaît dans la clandestinité et reprend ses activités au sein de Libération-Nord et du groupe Maximilien-Fer.

En mars 1944, Charles Pot est détaché à l'État major du colonel Ulysse Leoni alias « commandant Rivière», chef militaire des FFI de la banlieue sud. En août 1944, il prend part aux combats de la Libération de Fresnes, Bagneux, Clamart. C'est à cette occasion qu'il capture l'officier allemand qui, quelques jours avant, commandait la prison de Fresnes.

Après la libération de Paris, Charles Pot est dirigé sur l'École des cadres de Sceaux, d'où il sort avec le grade de sous-lieutenant. Il regagne alors l'École militaire Interalliée d'Épernay où il suit  un stage lui permettant d'être affecté au Gouvernement militaire de la zone française d'occupation en Allemagne et en Autriche.

De 1945 à 1948, il est en poste Bad-Ems, puis à Coblence en qualité d'adjoint au commandant chargé des études statistiques au cabinet du gouverneur militaire de Rhénanie-Hesse-Nassau, Claude Hettier de Boislambert.

Puis, de 1949 à 1950, il exerce les mêmes fonctions auprès de l'ambassadeur André François-Poncet à la Haute Commission Alliée à Bonn-Petersberg.

Commence alors pour Charles Pot une carrière de journaliste. De retour à la vie civile, il rejoint l'équipe des permanents du Parti socialiste, dans le domaine de la presse: il est responsable du bureau de documentation et d'information, puis responsable des services de presse de la SFIO. Il devient rédacteur en chef de l'Agence de Presse de la Liberté (APL), qui couvrait une grande partie de la presse française issue de la Résistance.

Journaliste parlementaire (de 1954 à 1975), il écrit dans les colonnes du Populaire. Après le congrès d'Épinay, il entre dans le privé jusqu'à sa retraite en 1996. À partir de cette date, il s'investit totalement dans la vie des associations issues de la Résistance. Rappelons, néanmoins, que dès 1945, il est membre du comité constitutif des Jeunes de Libération-Nord, et président de la structure chargée de gérer le mouvement dans la banlieue Sud de Paris. En 1962, il entre au comité directeur national du mouvement des anciens de Libération-Nord dont il assume la présidence en 1996, après le décès de Christian Pineau, qui en avait été le fondateur. Administrateur de l'Office national des anciens Combattants et Victimes de guerre (ONAC) , membre du bureau du Comité d'action de la Résistance, Charles Pot est décédé le jeudi 4 octobre 2007.

Officier de la Légion d'honneur, Charles Pot était notamment titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la croix du combattant volontaire 1939-1945 et de la croix du combattant volontaire de la Résistance.

Le vendredi 12 octobre, lors de la cérémonie d'obsèques en l'église Notre Dame de Clignancourt dans le 18e arrondissement de Paris,.François Archambault, président de Mémoire et Espoirs de la Résistance, acheva son hommage en rappelant les qualités morales sur lesquelles il avait fondé son existence « Humaniste ouvert, Charles Pot avait un esprit de tolérance, une générosité et une affabilité doublées d'un soupçon de "malice", où le mal aurait été banni !  (...) Spiritualiste, il reconnaissait toutes les religions et philosophies, pourvu qu'elles respectent l'Homme et sa Liberté ».

Frantz Malassis