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Concours de la meilleure photographie d'un lieu de Mémoire

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Palmarès du Concours de la meilleure photographie d'un lieu de Mémoire

En 2011, 28 photographies ont été adressées au jury du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire qui au terme d’un examen attentif a décerné trois prix et une mention à l’occasion de cette treizième édition.

En 1998, le Concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire est né du constat que de nombreux candidats du Concours national de la Résistance et de la Déportation étaient amenés à prendre des photographies de lieux de Mémoire lors de visites préparatoires sans qu’elles soient systématiquement valorisées dans ce cadre. L’idée de ce concours était donc d’offrir aux élèves la possibilité d’exprimer leur sensibilité aux aspects artistiques et architecturaux des lieux de Mémoire relatifs à la Résistance intérieure et extérieure, à l’internement et à la Déportation situés en France ou à l’étranger au travers de la technique photographique. Depuis lors, les Fondations de la Résistance, pour la Mémoire de la Déportation et Charles de Gaulle organisent chaque année, après les résultats du Concours national de la Résistance et de la Déportation, le concours de la meilleure photographie d’un lieu de Mémoire.

Réuni le lundi 30 janvier dernier au 30, boulevard des Invalides (Paris VIIe), le jury présidé, pour cette treizième édition, par Yves Lescure, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, avait à choisir entre 28 photographies présentées par autant de candidats (1).

Au terme d’un examen minutieux des réalisations et de nombreux échanges entre les membres du jury (2), Yves Lescure a proclamé le palmarès du concours 2010-2011, regrettant cette année la faible participation des élèves, il a souligné que la qualité artistique des œuvres reçues ne peut qu’inciter à promouvoir plus largement ce concours. À ce titre, il faut rappeler le soutien précieux apporté par l’Association des professeurs d’Histoire Géographie (APHG), qui par le biais de sa revue Historiens et Géographes, a diffusé auprès des enseignants du secondaire les informations concernant ce concours.

Réuni le jeudi 25 novembre dernier au 30, boulevard des Invalides (Paris VIIe), le jury présidé, pour cette douzième édition, par François Archambault, secrétaire général de la Fondation de la Résistance et président de Mémoire et Espoirs de la Résistance, avait à choisir entre 84 photographies présentées par 63 candidats (1).

Frantz Malassis

((1) Ce concours a concerné 27 collégiens et 1 lycéen (18 filles et 10 garçons) de 9 établissements scolaires (1 lycée et 8 collèges).
Les 9 départements d’origine des travaux, dont on a fait figurer entre parenthèses le nombre de candidats pour chacun d’entre eux sont : le Calvados (1), le Cher (1), le Gard (1), Gironde (1), la Moselle (5), le Nord (3), l’Oise (2) le Var (7), la Seine-Saint-Denis (7).
(2) Les membres de ce jury sont : Aleth Briat, de l’Association des professeurs d’Histoire Géographie (APHG) ; Christine Levisse-Touzé, directeur du Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin ; François Archambault, président de MER, secrétaire général de la Fondation de la Résistance ; Marc Fineltin, administrateur de MER en charge de « memoresist.org »; Yves Lescure, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ; Frantz Malassis, responsable archives et documentation à la Fondation de la Résistance ; Jacques Moalic, résistant-déporté ; Jacques Ostier, conseiller en illustration; un membre du conseil d’administration de la Fondation Charles de Gaulle, Dany Tétot, de l’Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ; Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l’Ordre de la Libération et le lauréat du concours précédent.

(3) Sept photographies envoyées par l’externat Saint Joseph à Ollioules (Var) ont été écartées par le jury car elles n’ont pas été imprimées sur du papier photographique mais sur feuille ordinaire (cf. article 3 du règlement).
Trois candidats de l’Institution Notre- Dame-des-Anges à Saint Amand les Eaux (Nord) nous ont fait parvenir un travail collectif ce qui n’est pas conforme au règlement (photographies n° 8 à 10).
Quatre photographies ont été considérées hors sujet. Deux clichés ne correspondaient pas aux limites chronologiques du concours( ils représentaient des monuments de la Première Guerre mondiale), tandis que deux autres n’étaient pas en rapport avec le thème du Concours national de la Résistance et de la Déportation 2010-2011, « La répression la Résistance en France par les autorités d’occupation et le régime de Vichy » (cf. article 2 du règlement) puisqu’ils représentaient des lieux associés aux combats de la libération du territoire par les armées alliées.

Les lieux de mémoire photographiés en 2010-2011

Sur l’ensemble des 28 photographies présentées cette année, 25 (soit 89%) ont été prises dans 9 départements français et 3 à l’étranger.

En France :

  • Calvados : le cimetière américain de Colleville-sur-Mer* (1), le port artificiel d’Arromanches* (1).
  • Drôme : Vassieux-en-Vercors (6).
  • Gard : la stèle aux martyrs de la Résistance à la citadelle de Pont-Saint-Esprit (1).
  • Gironde : le camp de Souge, commune de Martingas-sur-Jalle (2).
  • Manche : le monument aux morts de la Guerre 1914-1918 à Equeurdreville* (1).
  • Meuse : le fort de Vaux* (1)
  • Moselle : le fort de Queuleu à Metz (1)
  • Bas-Rhin : le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (6).
  • Hauts-de-Seine : le Mémorial de la France combattante et le site du Mont-Valérien (5).

À l'étranger :

  • Pologne : le camp d’Auschwitz I (2) et camp d’Auschwitz II-Birkenau (1).

Les chiffres entre parenthèses correspondent au nombre de photographies pour le lieu concerné.
* Clichés hors sujet.

Le premier prix a été décerné à Célia MAZADE, élève de troisième au collège Notre Dame à Pont-Saint-Esprit (Gard) pour son œuvre de synthèse réalisé à partir de photographie prises à la citadelle de Pont-Saint-Esprit dans le cadre des activités de l’atelier Mémoire organisé par mon professeur d’histoire à l’occasion de la préparation du Concours National de la Résistance et de la Déportation.

« La citadelle de Pont-Saint-Esprit, dans la ville où se situe mon collège, est une ancienne citadelle Vauban transformée en prison par la Gestapo à la fin de l'année 1942. Dans cette citadelle furent emprisonnés et torturés au moins 110 résistants victimes de la répression de la Résistance par les autorités d'occupation et le régime de Vichy. Ils y furent torturés et exécutés. Leurs corps furent jetés dans les eaux du Rhône ; un seul fut rendu à la famille et un seul fut officiellement retrouvé (examiné par un médecin légiste qui constata que tous les os de ses membres, ainsi que ses côtes, étaient fracturés). La stèle aux martyrs de la Résistance a été édifiée en 1969 à l'initiative d'un ancien résistant de Pont-Saint-Esprit, M. Fernand Espic. Agent de liaison de la Résistance dans le Gard, il fut arrêté et déporté au camp de Neuengamme. Cette stèle a été édifiée sur l'emplacement où furent pendus les prisonniers ».

En plus, de cette explication historique de ce lieu de mémoire, cette lauréate a accompagné son œuvre d'un commentaire présentant sa démarche artistique.

« J'ai choisi de photographier deux éléments de la citadelle : une porte qui résume pour moi enfermement des résistants dans cette prison de la Gestapo et les visages des statues de la stèle aux Martyrs de la résistance qui expriment, selon moi, la détermination des résistants, leurs souffrances, mais aussi leur espoir de retrouver la Liberté.  J'ai d'abord réalisés deux cliches classiques avec un appareil numérique" reflex". J'ai ensuite superposée les deux photographies. Cette superposition permet de montrer la porte, qui rappelle la répression dont les résistants furent victimes, et les visages des statues qui évoquent les résistants, leur douleur et leur courage. »

 

Le deuxième prix est revenu à Corentin VAUCHELET,  élève de troisième au collège « Les Gaudinettes »  à Maranges-Silvange (Moselle) pour son cliché « S'enfuir coûte que coûte » pris lors d'une visite du camp du Struthof en mars 2011.

Un texte expliquant sa recherche créative était joint :

« Durant mon année de troisième, j'ai participé à un atelier mémoire encadré par les professeurs d'histoire et d'arts plastiques. Cet atelier consiste à travailler sur le Concours de la Résistance, puis à " s'approprier"  par une démarche artistique un lieu de mémoire. »

Ainsi, son cliché en noir et blanc, pris en cadre rapproché mettant en scène des ciseaux dans une cellule joue « avec la lumière et l'éclairage naturel, des détails apparaissant dans le reflet de l'objet mettant ainsi en évidence la matérialité et la mémoire des lieux. » Pour ne pas dévaloriser son sujet par un point de vue en contre plongée, ce candidat s'est couché sur le sol pour réaliser sa prise de vue.

En plus de sa démarche artistique consistant à mettre en scène un objet du quotidien dans un lieu de mémoire, ce candidat  a créé une narration en lien avec son sujet : « Comme tous les matins je pense à une évasion, mais ce jour là je me suis dit que c'était le bon jour. Je vois de la lumière par la fenêtre de ma cellule. Une alarme retentit dans le camp, je sors de mon baraquement avec les prisonniers. Le garde Franz fait l'appel comme tous les matins et comme tous les matins nous allons aux carrières, entourés des soldats allemands, qui se trouvent à 1 km au dessus du camp. Je travaillais en plein soleil depuis des heures. Tout à coup, je vois une opportunité de m'échapper sans que les " boches" ne m'aperçoivent. »

 

Le troisième prix a été attribué à Saba KHAN, élève de troisième au collège Pasteur à Villemonble (Seine-Saint-Denis) pour sa photographie prise au Mont-Valérien en novembre 2010  dans le cadre de la préparation du Concours National de la Résistance et de la Déportation.

Lors du parcours mémoriel retraçant les derniers instants des condamnés, cette élève a été bouleversée par la force évocatrice des cinq poteaux d'exécution présentés dans la chapelle où otages et  Résistants étaient enfermés avant d'être conduits à la clairière pour y être fusillés. Aussi, cette élève a accompagné sa création d'un  poème traduisant son émotion.

Exécutés au Mont Valérien

Sur ces bouts de bois qui semblent si insignifiants et pourtant si terrifiants
Vos corps s'affaissent transpercées par les balles des bouchers,
Ces fantassins aux cœurs absents,
Ces nazis qui, avant de Vous tuer, ont assassiné La Liberté.

Sur ces bouts de bois qui semblent si insignifiants et pourtant si terrifiants
Sont gravés ai jamais la trace de vos martyrs
De vous, qui avez souffert avant de partir.

Sur ces poteaux lugubres et ténébreux
Vos corps ensanglantés ont seulement ployé sous les balles.
Car, jusqu'au bout, fiers de votre combat glorieux
Face au peloton, alors que la vie s'emballe
Vos yeux sont fixés sur l'Espoir
Celui de la Victoire

Sur ces poteaux d'exécution
Symboles d'affliction et de Répression
Les éclats de bois
Ne sont que la haine de l'ennemi aux abois

Sur ces poteaux je vois votre Résistance
Celle à l'Oppression, à la Barbarie, au Totalitarisme

Alors, ces bouts de bois ne sont pas insignifiants
Certes, ils sont terrifiants
Et portent les stigmates de l'horreur
Mais surtout la Mémoire de ceux qui sont morts dans l'honneur

 

Une mention spéciale du jury a été décernée à Tamara BOULAHSSA,  élève de troisième au collège « Les Gaudinettes »  à Maranges-Silvange (Moselle) pour sa photographie intitulée « À couper le souffle »

Voici son texte d'accompagnement :

« J'ai choisi cette photographie réalisée au camp du Struthof pour sa dualité : dans un paysage bucolique apparaît à l'horizon un objet symbole de mort de d'oppression.Dans ce lieu chargé d'histoire, mon attention a été retenue par la volonté des nazis de mettre en scène les exécutions et de laisser une trace permanente de la mort avec cette potence placée sur la place centrale du camp de concentration.

La composition de l'image où ses diagonales amènent le regard du spectateur vers cette fin inéluctable et renforcée par les couleurs sombres qui accentue l'idée du désespoir. »