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Concours de la meilleure photographie d'un lieu de Mémoire de la Résistance et de la Déportation

Tous les palmarès

Palmarès 2001-2002

Photo N°1

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Deborah CHRISTIANI, élève de troisième au collège Jean Moulin de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) qui a pris cette photographie lors d'une visite du camp de concentration du Struthof. Cette candidate l'avait accompagnée d'une phrase de Sophie Scholl, résistante allemande de La rose blanche : " Qu'importe ma mort si, grâce à nous, des milliers d'hommes ont les yeux ouverts ".

Photo N°2

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Marc SERGY, élève de terminale économique et sociale du lycée Guillaume Fichet à Bonneville (Haute Savoie). Pour un cliché dénommé : " Griffe de métal, porte de l'enfer " pris au camp de Dachau.
Ce candidat a accompagné son travail de réflexions personnelles :

" J'ai tenté de prendre ces photographies avec un maximum d'objectivité tout en faisant transparaître pour chacune une représentation symbolique. Je pense que mes cadrages auraient pu être meilleurs mais la visite du camp se déroula sous la pluie, je possédais un appareil jetable très bas de gamme, de qualité médiocre et l'émotion avant tendance à supplanter la recherche d'un certain esthétisme. "
" Cette porte photographiée incarnait pour le déporté sa première vision du camp. Elle était le point de départ de l'enfer pour des milliers d'hommes, elle donnait l'accès à l'effroyable machine à exterminer. Malgré son architecture assez stylisée et les années écoulées, elle ne cesse de porter en elle l'abomination ; c'est une plaie qui ne se refermera jamais d'où jaillit l'horreur. Son inscription forgée : Arbeit Macht Frei (le travail rend libre) est un supplice à lire ; c'est l'incarnation du mal à son état pur. Oser mettre une telle phrase alors que ses auteurs savaient pertinemment qu'il n'y avait pour les déporté pas d'autres issues que la mort. On a atteint là le paroxysme du sadisme. Cette porte la quasi totalité des gens qui ont visité le camp l'ont prise en photographie. Il m'est arrivé de la voir sous de nombreux angles et même une en hiver avec la neige. Je ne voulais pas la prendre en toute banalité, je voulais en faire ressortir l'émotion, l'atmosphère de ce lieu. Pour la photographier, j'ai attendu que tout le monde soit parti, que le porche soit vide. J'ai focalisé mon attention au reflet de cette porte et de cette inscription hypocrite qui se fondaient sur la flaque d'eau. Elle y est le parfait miroir, quand on regarde il n'y a que du flou et de la grisaille, elle montre que derrière cette porte il n'y avait pas d'avenir.
 »

Photo N°3

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Vania LÉANDRO, élève de troisième au collège Jean Moulin de Pontault-Combault (Seine-et-Marne).
Pour un cliché pris lors d'une visite du camp de concentration du Struthof qui était accompagné d'un texte traduisant l'émotion de cette candidate.
" La leçon a-t-elle vraiment été acquise ? N'écoutons plus chanter ces terribles refrains ! Cette partie de l'Histoire a-t-elle vraiment été admise ? Nous ne le saurons que par les hommes de demain. "
Ce texte écrit par Léa, élève de troisième, au cours du voyage d'étude à Auschwitz en mai 1999.

Photo N°4

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Une mention a été décernée à Virginie SAUZON, élève de terminale économique et sociale du lycée Guillaume Fichet à Bonneville (Haute Savoie) pour son cliché du "La fin s'ouvre sur le néant" représentant une porte menant aux fours crématoires du camp de Dachau.
Voici le commentaire qui accompagné son travail :
" Parmi les quelques photographies prises au camp, c'est celle-ci que j'ai choisi d'envoyer, et ce pour plusieurs raisons. D'abord au niveau de la localisation dans le camp, puisque cet endroit est la frontière entre deux mondes : celui de la " vie " et celui de la mort, ou plus précisément entre un lieu de mort morale et de mort physique. Ce qu'il restait de vie aux déportés s'évanouissait définitivement à l'approche de cette porte, qui marquait l'achèvement du martyr, la délivrance, bien que l'horreur se glisse jusqu'à la façon d'éliminer les déportés. Ensuite pour la forme de cette photographie. En effet, la perspective du fossé et du mirador s'inscrit dans le cadre que forme la porte, sombre tableau grillagé, puisque des barbelés sont une barrière pour le visiteur et s'affichent au premier plan. Cette vision d'emprisonnement ne fait qu'insister sur l'enfermement des victimes de ce camp, et le mirador en point de fuite rappelle la perspective quotidienne de la mort, et de son attente interminable. Beaucoup d'éléments du camp y sont concentrés, tels que le fossé, la bande de gazon, les arbres, les blocks, les bâtiments de l'intendance (wirtschaftgebaüde). Sombre décor surplombé par un ciel gris, des nuages menaçants, le tout formant un atroce spectacle pour un spectateur dont l'émotion ne fait que grandir, et que l'atmosphère pesante oppresse de plus en plus, seconde après seconde. Enfin, j'ai choisi cette photographie pour l'émotion qu'elle m'inspire. Je me sens désemparée devant un tel horizon, et cette perspective vertigineuse m'effraie. Tout nous paraît si lointain, et pourtant il nous suffit de quelques mètres pour se trouver de l'autre côté de ces barbelés… On se sent impuissant devant la cruauté des hommes qui furent assez dénués de sentiments pour oser faire de ce lieu le paysage quotidien de milliers de personnes, justes coupables de vivre. Cette photographie me fait mal, les barbelés enserrent jusqu'à mon cœur, pour me rappeler à quel point les larmes qui coulaient en ces moments sur mes joues n'étaient pas les dernières, et que, pour l'éternité, les gens qui verront ce camp, et ce cadre, cette perspective horrible, ce passage insoutenable vers les fours crématoires, sentiront leur âme transpercée de toutes parts par la folie humaine, verseront des larmes ou étoufferont un cri, ou encore préfèreront un silence glacial pour montrer leur douleur. " La fin s'ouvre sur le néant ". Des hommes, des femmes et des enfants déjà morts en leur âme partent pour ce qui n'a plus de notion de temps, mais une éternité à se souvenir d'un trop douloureux passé ne ressembleraient pas plus au néant? Et pourtant, malgré que ce titre signifie pour moi, quelques mots ne suffisent pas au hurlement que nous voudrions tous pousser pour que rien ne tombe jamais dans l'oubli. Même tout un texte ne suffit pas. Ni une photographie aussi émouvante soit-elle. Mais ils me permettent de participer à la construction d'un souvenir éternel. " mparée devant un tel horizon.(…) " La fin s'ouvre sur le néant""