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Photographie de l’exécution au Mont-Valérien de membres du groupe Manouchian.


Frantz Malassis
 C’est à ce jour l’une des trois  seules photographies qui existent d’une exécution au Mont-Valérien. Selon Serge Klarsfeld, les condamnés photographiés seraient Celestino Alfonso, Wolf Josef Boczor, Emeric Glasz et Marcel Rajman.
C’est à ce jour l’une des trois seules photographies qui existent d’une exécution au Mont-Valérien. Selon Serge Klarsfeld, les condamnés photographiés seraient Celestino Alfonso, Wolf Josef Boczor, Emeric Glasz et Marcel Rajman.

 

En 1944, Clemens Rüther, sous-officier de la Feldgendarmerie, catholique et  antinazi, est affecté au fort de Nogent-sur-Marne. Chargé de la sécurité du tribunal militaire allemand, il surveille le procès le plus médiatisé de l'Occupation, notamment par l'« l'Affiche rouge », celui du groupe dirigé par Missak Manouchian, l'une des composantes des Francs-tireurs et partisans de la Main-d'Oeuvre immigrée (FTP-MOI). Le 21 février 1944, il convoie les condamnés à mort jusqu'au Mont-Valérien, lieu de leur exécution. Là, placé en surplomb de la clairière où a déjà pris place le peloton d'exécution, équipé d'un Minox, il prend clandestinement trois photographies de leurs derniers instants

Pendant quarante ans, il conserve ces photographies sans en parler à quiconque. Ce n'est qu'en 1985, quelques mois avant sa mort, que Clemens Rüther confie ce secret à un ami. Sur ses conseils, Clemens Rüther remet ses clichés au comité allemand Franz Stock, qui a pour but de rendre hommage à l'aumônier militaire allemand officiant un temps au Mont-Valérien. En 2003, les images sont transmises à l'actuel  Établissement de communication et de production audiovisuel de la Défense (ECPAD) par le comité allemand Franz Stock. À l'époque, le caractère unique de ces documents ne semble pas avoir été perçu puisqu'elles sont prises pour des reconstitutions et que nul n'a conscience que les personnes sur l'image appartiennent au groupe Manouchian.

Fin 2009, Serge Klarsfeld, fondateur de l'association des fils et filles des déportés juifs de France, apprend leur existence dans le cadre de recherches historiques qu'il mène sur l'identification des fusillés du Mont-Valérien. Par recoupements, il parvient à authentifier ces clichés comme étant ceux de l'exécution de certains membres du groupe Manouchian. Totalement inédites, ces photographies constituent un apport documentaire majeur car jusqu'alors, il n'existait aucune image d'exécutions au Mont-Valérien où 1 007 personnes furent fusillées par les nazis(1).

 

(1) Cf. l'article de Bastien Hugues (lefigaro.fr) « Les derniers instants du groupe Manouchian » du 11 décembre 2009.

Cf. le témoignage de Clemens Rüther http://www.mont-valerien.fr/comprendre/le-mont-valerien-pendant-la-seconde-guerre-mondiale/les-fusilles/