Lucie Aubrac "Non au nazisme"

Publié dans une collection dont l'objectif est de sensibiliser les préadolescents et adolescents à  l'histoire de " Ceux qui ont dit non " , et qui comptent déjà  plusieurs volumes publiés  consacrés à Victor Hugo , à Rosa Parks et à Victor Jara, Lucie Aubrac " non au nazisme "  se présente sous la forme d'un court volume( environ 90  pages )  au  format de poche aisément maniable .Il contient tout de même plus de 80  pages de texte ainsi qu'un petit cahier de photographies  et quelques conseils bibliographiques .

Le texte lui même  , qui s'ouvre sur la rencontre avec Jean  Cavaillès en septembre 1940 à Clermont Ferrand,  est construit  avec des retours en arrière .Ils permettent  de faire comprendre au lecteur l'engagement de Lucie Aubrac, notamment avec les références à son enfance , aux humiliations ressenties du fait de sa situation sociale ou du désarroi familial créé par le retour de la  guerre d'un père amnésique.

L'auteur , Maria Poblete , journaliste d'origine chilienne , a fait le choix  d'une rédaction simple , d'une écriture alerte, allant  à l'essentiel, alternant scènes d'action, dialogues vifs  et réflexions attribuées à Lucie Aubrac .

L'action, et on doit ici  souligner le caractère quasi cinématographique  des séquences racontées , s'étend de  1940 jusqu'à  1944, avec une large place faite à la spectaculaire évasion de Raymond  Aubrac organisée par son épouse le 21 octobre 1943.

Après ce  récit, un chapitre souligne les dangers de la renaissance du nazisme en relation avec l'existence de groupes   notamment en Suède et en Russie, dénonce l'impunité dont ont pu bénéficier  certains tortionnaires nazis, dont Klaus Barbie ou Alois Brunner et met en valeur l'action des " chasseurs de nazis " parmi lesquels Simon Wiesenthal ou les époux Klarsfeld.

Un ouvrage utile et susceptible de séduire, de par ses qualités, un large public  désireux d'ne savoir plus sur un  personnage d'exception  et donnant sans doute l'envie d'approfondir l'histoire de celle qui " partit dans l'ivresse "  vers Londres en  février 1944 .

Hervé Guillemet.