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" La participation des étrangers aux combats pour la libération de la France"


Lieu : Hotel de Ville de Paris
Date : février 2002

Exposition du Musée de la Résistance Nationale
"La participation des étrangers aux combats pour la Libération de la France"



Présentation
Jalons historiques
Bibliographie indicative

1. Présentation

Un grand rendez-vous avec l'histoire de la Résistance.
"Dis papa, l'histoire, ça sert à quoi ?". C'est Marc Bloch, l'historien et le résistant, qui fait poser cette question par un enfant, II souligne ainsi l'importance qu'il accorde au savoir historique dans l'éducation et la formation de 'homme et du citoyen. L'évocation par des modes d'expression multiples, exposition, projection de films et vidéo, débats, témoignages durant le mois de février à l'Hôtel de Ville de Paris, de la participation des "étrangers" à la Libération de la France, fait de cette manifestation un événement sans précédent. Parce que, au-delà de l'hommage qu'elle rend aux combattants étrangers, cette manifestation éclaire notre présent et notre avenir en offrant des points de repère au débat secouant notre société sur la sauvegarde des valeurs ayant fondé l'identité de la France. Précisément, face à une Europe de la haine raciale, des charniers, des chambres à gaz, Espagnols, Italiens, Allemands antifascistes, Arméniens, juifs immigrés, ressortissants des colonies, préfiguraient une Europe d'amitié, de solidarité entre peuples et nations telle que nous la souhaitons, Par leur engagement, ils ont illustré 'idée qu'ils se faisaient de la France, celle de la liberté, d'une France non repliée sur elle-même mais universelle et ouverte. C'était il y a plus d'un demi-siècle et pourtant leur exemple conserve toute sa vitalité. Quoi d'étonnant que la référence à la mémoire de ces étrangers tombant sous les balles des pelotons d'exécution nazis est très fréquente, à l'heure actuelle, sous la plume de grands écrivains ou penseurs, Ainsi pouvons-nous lire, entre autres, cette courageuse affirmation de Gilles Perrault: "Ma France, c'est celle qui a vu adossés au même poteau pour être fusillés, d'Estienne d'Orves, résistant monarchiste, et des militants communistes juifs d'origine polonaise", Pour Max Gallo, adolescent qui découvre l'Affiche rouge, l'héroïsme de ces combattants est devenu une raison de plus "pour aimer la France". La mémoire de la résistance de ces "étrangers" vient s'ajouter comme une composante de l'identité française, Les réalisateurs de cette grande manifestation culturelle l'ont placée sous le signe de ce beau titre: "Votre sang qui chante sans frontière". Ce rappel du sang versé pourrait avoir également une autre lecture notamment celle du sang-source de vie. Ce à quoi pensait sans doute Marcel Rayman en terminant sa dernière lettre par "Vive la vie", Adam Rayski Résistant, responsable national des organisations juives de la MOI. Historien, membre de la Commission Histoire et du Conseil scientifique du Musée de la Résistance Nationale.

2. Jalons historiques

"La France s'honorera toujours de recevoir en son sein et sous ses drapeaux les soldats de la liberté qui viendront s'y ranger pour la défendre, et, quelle que soit leur patrie, ils ne seront jamais étrangers pour elle."
Décret du 11 juillet 1792

Un vaste mouvement de naturalisation des étrangers accompagne les premières années de la Révolution. Tout au long du XIXe siècle, dans une Europe largement dominée par des monarchies autoritaires, la France est considérée comme une terre d'asile par les hommes de progrès. La France est alors le premier pays d'accueil en Europe.

La Guerre de 14-18

En août 1917, à l'heure où la mobilisation générale en France rassemble une foule enthousiaste à la gare de l'Est, l'Empire français bat le rappel dans toutes ses colonies. Des centaines de milliers de soldats coloniaux, exemple même de "chair à canon", sont enrôlés de gré ou de force, alors que de très nombreux étrangers résidant sur le sol français s'engagent volontairement pour défendre la République qui les a accueillis. L'Entre-deux-guerres L'immigration s'intensifie dans l'Entre-deux-guerres, le besoin en main d'oeuvre est crucial pour remplacer 1,5 million d'hommes tués au front, De 1,5 million d'étrangers en 1921, ils sont près du double 10 ans plus tard. En 1924, sous l'égide de la Société générale d'immigration, l'arrivée d'immigrés est officiellement organisée, Mais la montée des fascismes et de l'intolérance suscite une émigration politique croissante, Lorsque les effets de la crise de 1929 se répercutent en France, une série de mesures vient restreindre les droits des immigrés, L'étranger est désigné comme le fauteur de troubles, La crise provoque fermeture des frontières et expulsions, et l'émigration politique est suspecte; à partir de 1938, se met en place une politique d'exclusion.

La Deuxième Guerre mondiale: 1939-1945

Lorsque la guerre éclate, le choix des étrangers est clair : se battre pour la Patrie des Droits de l'Homme. Paradoxalement, dans le même temps, des mesures répressives sont utilisées non pas contre les alliés potentiels de Hitler mais contre les antifascistes étrangers. À l'été 1940, après 'effondrement de la France, se construit un régime en rupture totale avec la tradition républicaine, La xénophobie et le racisme deviennent une politique officielle, ces deux notions seront utilisées par l'occupant comme armes contre la Résistance, le résistant perd sa qualité de Français et devient un "terroriste". C'est le temps du malheur pour les immigrés, les étrangers et les juifs. Mais c'est aussi une périodes où leur intégration dans la nation française prend une dimension nouvelle: dans le combat au sein des mouvements de la résistance française ou d'organisations spécifiques tel les FTP-MOI, notamment au travers d'actions de propagande, de solidarité, de renseignement ou dans les luttes sociales et la résistance militaire. Ils ont bien des raisons d'entrer dans le combat qui se développe en France. La reconnaissance envers le pays qui les avait accueillis, l'attachement aux valeurs de la France des Droits de l'Homme, y tiennent leur place. Surtout, la lutte qu'entament les Français, dans leur diversité contre l'occupant nazi et Vichy est bien la leur. Dès 1941, ils font l'expérience de ce qui est programmé pour eux: l'exclusion, la mise en esclavage, la mort. De plus, cette lutte menée en France s'intègre dans une lutte générale contre l'oppression des nazis et de leurs alliés, à l'échelle de 'Europe. Pour beaucoup, elle est la poursuite d'un combat entamé avant-guerre, souvent dans le pays même qu'ils ont dû quitter, le combat pour la liberté et l'indépendance de leur patrie. Ils vont apporter à la Résistance en France un moral et une expérience particulièrement efficaces. A partir de l'été 1944, résistants immigrés, soldats alliés et soldats de l'Empire, jouent un rôle très important dans les combats de la libération de la France et dans la victoire finale sur le nazisme.

Contacts

Musée de la Résistance Nationale,
Parc Vercors, 88 avenue Marx Dormoy,
BP 135, 94501 Champigny-sur-Marne Cedex
Téléphone : 01 48 81 53 78 ; Fax : 01 48 81 33 36
Email : communication@musee-resistance.com
Guy Krivopissko, professeur, conservateur du patrimoine
Eric Brossard, professeur relais
Secrétariat : Annick Nunes,
Service jeunesse: MarniaBouhafs, tél :01 4881 4596
Service communication: Julie Baffet, tél.: 01 4881 4597

Informations pratiques


L'exposition est présentée en permanence du 6 février au 24 février 2002 Hôtel de Ville de Paris Salle des Prévôts (entrée parvis de l'Hôtel de Ville)
Inauguration publique le 6 février à partir de 17h00
Ouverture Du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00
Samedi et dimanche de 11 h00 à 18h00
Accès Métro lignes 1 et 11 : Hôtel de Ville RER A, B et D : Châtelet-Les Halles

3. Bibliographie indicative

• COURTOIS (Stéphane), RAYSKI (Adam) et PESCHANSKI (Denis), Le sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1989, 470 pages.

• JOUTARD (Philippe) et MARCOT (François) (dir.), Les étrangers dans la Résistance en France, exposition du Musée de la Résistance et de la déportation, novembre 1992-septembre 1993 : [actes des] Rencontres universitaires du 6 novembre 1992, Université de Franche-Comté, Besançon (La Citadelle, 25000) : Musée de la Résistance et de la déportation, 1992, 175 p.

De l'exil à la Résistance : réfugiés et immigrés d'Europe centrale en France, 1933-1945 sous la direction de René GALLISSOT et Denis PESCHANSKI (Presses universitaires de Vincennes, Arcantère, 1989)

Bulletin de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, n° 24, juin 1986 " Réfugiés et immigrés d'Europe centrale dans le mouvement antifasciste et la Résistance en France, 1933-1945 : orientation bibliographique "

• Numéro spécial de la revue Hommes et Migrations, n° 1148, novembre 1991 Aux soldats méconnus : étrangers, immigres, colonisés au service de la France, 1914-1918 et 1939-1945

Les antifascistes allemands dans la Résistance française Florimond BONTE (éd. Sociales, 1969)

Des Allemands contre le nazisme : Widerstand et Résistance Actes de la journée d'études organisée par le Goethe Institut et l'Institut d'Etudes Politiques de Toulouse le 7 novembre 1996 parus dans le numéro spécial de la Revue des Sciences politiques, mars 1997

Italiens et Espagnols en France, 1938-1946 Actes du colloque de Paris organisé par le C.E.D.E.I. et l'I.H.T.P. les 28-29 novembre 1991

Vous trouverez une bibliographie plus complète dans la brochure pédagogique éditée en 1997 par la Fondation de la Résistance dans le cadre du thème du CNRD : "Les étrangers dans la Résistance".